dimanche 24 avril 2016

La Musique électronique à Nancy

       Nous étudions à Nancy depuis septembre 2014, nous avons ainsi eu l'occasion de découvrir la vie nocturne nancéeine. Tout a commencé avec le T.OT.E.M., où nous avons pu découvrir une grande diversité musicale, dans un lieu culturel atypique. Après sa fermeture nous avons du rechercher d'autres alternatives pour continuer à profiter de la musique électronique. D'autres clubs ou bars ont semblé avoir profité de la fermeture de ce lieu emblématique de la culture underground en récupérant des artistes pour accueillir un nouveau public, par exemple.

Comment durant ces deux années la musique électronique semble-t-elle avoir évolué ?


Importance de la musique électronique


La musique électronique apparaît dans les années 1950.
Depuis les prémisses de ce mouvement musical, tous les genres ont flirté avec ce mode de construction des rythmiques, cette façon d'assembler les sonorités et les beats en vue d'opérer le mix magique. La musique électronique sera avant tout assimilée à une pulsation, une façon d'assembler la rythmique selon un modèle irrésistible, qui va faire éclore une ambiance, une good vibration, voire une furieuse envie de danser. 
http://ichbiah.online.fr/music/electro/histoire-de-la-musique-electronique.htm

Nous avons réalisé un sondage pour s'intéresser à ce qui plait ou non dans ce genre musical. Le sondage a permit de recenser le sexe, l'âge, le statut professionnel, le(s) genre(s) de musiques écoutées par les sondés.
Nous avons obtenu 62,3% d'étudiants, 18,4% de salariés, 19,7% autres comme travailleur indépendant, intermittent du spectacle, au chômage,...
80,7% de personnes écoutent de la musique électronique contre 18,4% qui n'en écoutent pas
48,2% de femmes contre 46,5% d'hommes
Les raisons principales de l'écoute de ce genre musicale sont le côté, festif, dansant et universel, les rythmes et sonorités différents.
Pour les non-adeptes du genre, c'est le côté "répétitif" qui les rebute le plus dans ce genre.















Étude de cas, le T.O.T.E.M.




       Le T.O.T.E.M - pour Territoire Organisé Temporairement en Espace Merveilleux -  a fermé ses portes le 31 janvier 2015. Materia Prima, la compagnie qui occupait les lieux, a été mise en liquidation judiciaire. Cette friche industrielle située à Maxéville, à côté de Nancy, était depuis 1999 un haut lieu de la culture underground.
C'est tout de même un « Temporairement » qui aura durée plus de 10 ans dans plus de 4500 m²
Au TOTEM on vivait la culture différemment. Unique lieu en Europe de l'est où la sub culture régnait. Le TOTEM c'était entre 50 et 100 représentations par année qui incluaient : musique, performance, théâtre, danse, etc. Jusqu'à 14 000 visiteurs venaient profiter de cette diversité culturelle.
ODM Otomo (de son vrai nom, Didier Manuel) avait initialement prévu d'occuper le TOTEM pour en faire un atelier pour sa troupe Materia Prima mais le lieu s'est finalement affirmé comme lieu de création, diffusion et d'expérimentation artistique.
Materia Prima au festival d'Aurillac

Au Totem il y avait toute sorte de programmation, d'accueil en résidence et d'organisation d'événements dans le domaine des musiques actuelles, de la performance, du Body Art, du Théâtre de Rue, de la Danse, du Théâtre et du Cirque.


Le TOTEM mettait également en place des événements nationaux, voir internationaux comme le Beat Paradoxe : événement défié aux musiques électroniques, Le Cabaret Rouge : Musique électronique et performances artistiques, Opus Negrido : Festival Rock, Metal, Dark Wave, Y'a Pas d'Fumée Sans Feu : dédié aux arts de la Rue et surtout le festival Souterrain corps/limites.
C'était le lieu proposant le plus d'événement en lien avec la musique électronique à Nancy.

Le lieu fonctionnait quasiment exclusivement par autofinancement, son unique partenaire financier était la ville de Maxéville. Ainsi, le nouveau maire socialiste de la ville avait décrété ne plus avoir les moyens de continuer à financer la structure. Didier Manuel ne comprend pas cette décision, lors d'une interview accordée à France Bleu Lorraine, il déclare coûter 33 000€ à la ville de Maxéville, soit 3,30€ par habitant à l'année, il estime apporter à la ville de Maxéville un rayonnement important grâce aux concerts, expositions, ..., aux emplois créés dans le domaine du spectacle et aux visiteurs venant de tout le continent.


                     ITV Didier Manuel, la fin du T.O.T.E.M. et les raisons de la colère, vidéo du groupe Holden



Disparition du TOTEM, autres lieux

Même si de nombreux lieux culturels proposaient déjà de la musique électronique avant et pendant le Totem, il semblerait que la disparition de celui-ci ait provoqué une nouvelle vague. Tout d'abord, les lieux récupèrent les artistes ne pouvant plus jouer dans la friche industrielle, et également les soirées qui avaient pris pour habitude de se dérouler là-bas. Tout d'abord, l'Ostra club acceuille de nombreux artistes électroniques de styles très divers, mais les tarifs sont bien évidemment plus élevés qu'au T.O.T.E.M.. Par ailleurs, l'Autre Canal a acceuilli des soirées telles que la « Hands up ».
D'autre part, le Réseau, l'Envers ou encore le Quai'son produisent régulièrement des soirées électroniques. Certains par choix, d'autres, probablement pour des raisons financières. Le Quai'son proposait auparavant des soirées Salsa, et constatant la popularité grandissante des styles de musiques électronique notamment la techno, ils ont commencé à accueillir des artistes performant dans ce style.
Par ailleurs, des bars plus petits s'y sont essayé. Juste après la fermeture du TOTEM, le Mezcalito a récupéré un artiste qui avait l'habitude de jouer là-bas. Seulement, la salle étant plus petite et pas prévue à la base pour accueillir un tel public, l'ambiance n'était pas la même. Le Little Faubourg continue lui de programmer des petites soirées. Certains ont tenté une fois, mais ne s'y sont jamais remis. Le Black Baron devait faire durer la soirée jusqu'à quatre heures, avant de l'avorter à deux heures pour des raisons de nuisances sonores, notamment, mais aussi parce que le patron n'avait pas l'habitude de gérer un public aussi nombreux et aussi, qui, il faut le dire, pour la plupart est habitué à prendre de la drogue. Quelques imprévus ont donc mouvementé la soirée, qui ne sera probablement jamais reproduite. Les Trois Petits Points, eux, ont du également arrêté la soirée plus tôt que prévu, mais uniquement pour des raisons de tapage nocturne, d'après les forces de l'ordre.

La fermeture du TOTEM n'a probablement pas encouragé le développement de la musique électronique dans d'autres lieux à Nancy. Mais on peut noter une volonté de la part de beaucoup de lieux de s'essayer à ce style de musique, certaines fois avec succès, d'autres fois sans second essai.


Sources:
https://www.youtube.com/watch?v=p_Kssw5dMg4
http://www.nancybynight.com/guide-nancy-lieu-totem-81.html



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