Ce mardi 10 mai, la plateforme de streaming musicale allemande lance sa dérivée payante à travers l'hexagone.

Le PDG et cofondateur de Soundcloud, Alexander Ljung, l'annonçait il y a déjà quelques semaines “SoundCloud Go représente notre vision du futur du streaming musical : une plateforme collaborative pour créatifs ; permettant aux fans de découvrir les derniers morceaux, de profiter de la musique tout en étant connectés avec leurs artistes favoris ; et pour notre formidable communauté d’artistes un moyen d’être rémunéré pour son travail”.
La France est ainsi le quatrième pays à accueillir le dispositif, après les Etats-Unis, l'Angleterre et l'Irlande.
Petit récapitulatif du pourquoi du comment
Créé en 2007 à Stockholm, Soundcloud a bâti sa célébrité autour de son accessibilité permettant la découverte de nouveaux artistes au public, ainsi qu'autour de la diversité et de la gratuité de son contenu.
Courant 2015, les majors les plus influentes de la planète (Universal, Sony, Warner) mettaient en garde la plateforme vis-à-vis du manque de revenus généré par celle-ci pour leurs artistes.
Sony Music a ainsi demandé à plusieurs artistes tel que Madeon ou encore Adele de retirer leurs productions de la plateforme de streaming.
Après de multiples tentatives d'accords entre les différents acteurs, un contrat aurait pu être signé entre Soundcloud et ses assaillants mais seulement voilà : les chiffres de l'entreprise en 2014 étaient particulièrement mauvais, comme en témoigne le rapport de Music Business Worlwide :
- – ses dépenses ont plus augmenté que ses recettes en 2014 ;
- – si 15,3 millions d’euros ont été gagnés, 39,14 millions ont été perdus sur la même période ;
- – les dépenses administratives ont augmenté de 67 % à 47,4 millions d’euros ;
- – les salaires ont connu une augmentation moyenne de 42,5 % à 17,9 millions d’euros.
Ces chiffres alarmants ont donc poussé l'entreprise à se rapprocher de ses cousins-non-germains, Spotify, Deezer et Apple Music en mettant en place sa propre plateforme payante sous forme d'abonnement.
Ainsi, pour 9,99€ par mois, chaque utilisateur aura la possibilité d'accéder à quelques 125 millions de morceaux qu'il pourra ensuite télécharger et écouter hors connexion sur smartphone ou tablette.
Quel avenir pour les auditeurs à compte gratuit ?
Que tous les utilisateurs fauchés de Soundcloud ne s'inquiètent pas : "Go" est une dérivée de la plateforme. Autrement dit, votre bon vieux site de streaming reste intact et inchangé... ou presque.
En effet, les morceaux partagés directement par les artistes seront toujours gratuits et libres d'écoute mais seront presque systématiquement suivis ou précédés de publicités .
En ce qui concerne les titres provenant des catalogues des labels, vous pourrez en écouter uniquement les 30 premières secondes.
Et pour les artistes ?
Ceux-ci, dont Soundcloud veut qu'ils accèdent à “l’opportunité d’être rémunérés pour les œuvres qu’ils partagent”, auront le choix entre deux possibilités pour gagner de l'argent :
- par la publicité s'ils laissent leurs morceaux en écoute gratuite
- grâce à l'argent généré par les abonnements s'ils consacrent leurs productions uniquement aux abonnés premium.
Il aura donc fallu à Soundcloud près de deux ans de négociations pour parvenir à une telle offre.
Cette plateforme, qui se présentait comme la dernière pièce légale du streaming gratuit, s'est aujourd'hui transformée, au son d'une industrie musicale mal en point, et prête à tout pour mettre au diapason quiconque entraverait sa reconquête du marché.
BOCOUM Racyne
Très bon cet article!
RépondreSupprimerMerci à toi Hugo, c'est très gentil !!
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