Le Web 2.0 a permis l'avènement du vidéo-blog. D'un format relativement court, d'une dizaine de minutes, la génération 2.0 utilise désormais Internet à des fins pédagogiques, dans un soucis de partage de connaissances et d'informations. C'est le cas par exemple du vidéo-blog "Osons Causer".
"Réfléchir à partir de ce qui est bon pour tous, remettre la perspective du bien commun au centre de la réflexion politique, rabattre le caquet des successions de chiffres pour revenir aux vies des gens, voilà l'ambition éditoriale de nos propos." est l'un des objectifs des trois membres de Osons Causer qui se définissent leur projet comme "blabla d'intérêt général".
Les trois acteurs de ce vidéoblog ont la trentaine et ont fait des études de sociologie et de philosophie, leur permettant de transmettre leurs savoirs en utilisant un vocabulaire familier, dans une soucis de vulgarisation. Chacune de leurs vidéos renvoie à des liens concernant les sources qu'ils ont eux même utilisé et pour permettre à celui ou celle qui les suit d'approfondir leurs réflexions et explications.
S'adressant à un public jeune d'étudiants ou nouveau dans le monde du travail, Osons Causer s'occupe depuis une dizaine de mois de poster des vidéos (d'environ 10 minutes) à vertu pédagogique : il est question de sciences sociales, de décryptage de faits d'actualité ou encore d'explication de phénomènes sociaux, politiques ou encore religieux. La chaîne YouTube qui compte aujourd'hui quelques 45 000 abonnés et des milliers de vues permet à chacun de se faire une idée, "un panorama d'initiatives" sur le monde actuel.
Osons Causer fait parti du collectif #OnVautMieuxQueCa, constitué de youtubeurs, vidéastes, blogueurs qui a vu le jour suite à l'annonce de la loi El Khomri. L'ensemble de leur travail est disponible sur leur chaîne YouTube et sur leur blog.
Vidéo postée peu de temps après les attentats de Paris
Retrospective de l'oeuvre de Gérard Fromanger au Centre Pompidou
Peinture-Monde, Blanc de titane, 2015
Gérard Fromanger est un artiste contemporain né en 1939. S'inspirant du célèbre Alberto Giacometti, sa peinture va se rapprocher de la figuration narrative à partir des années 1960. Particulièrement reconnu pour son engagement en Mai 68, ses opinions se font extrêmement ressentir dans son art et notamment dans plusieurs séries telles que "Boulevard des italiens", "Le peintre et le modèle" ou "annonce de la couleur". Des philosophes tels que Gilles Deuleuze et Michel Foucault vont alors devenir ses critiques. Gérard Fromanger considère l'amitié des poètes, des philosophes, des écrivains, des peintres et des sculpteurs, des cinéastes, des musiciens, des architectes comme élément moteur de son processus de création.
Sa peinture témoigne de sa grande aptitude à transmettre l'actualité la plus brulante et également les profonds changements de la société. L'une des plus grandes caractéristiques de l'esthétique de son travail est la couleur qu'il utilise énormémentdans ses tableaux.
Le Centre Pompidou et le commissaire d'exposition Michel Gauthier nous présente une retrospective composée d'une cinquantaine d'oeuvres datant de 1957 à 2015. L'exposition joue avec les thématiques de l'artiste : une salle est consacrée à sa série de rouge, une autre aux médias, ainsi qu'une aux codes couleurs ... Il y a cette toile au début de l'exposition, Peinture-Monde, Carbon Black, 2015, avec un bateau de migrants et au loin une foule de passants. Ils sont comme couchés sur la toile. Ne retranscrit-il pas ici une réalité de notre époque contemporaine ? Des images sans cesse retranscrites dans les médias comme du papier-calque ?
Peinture-Monde, Carbon Black, 2015
"Je viens après Cézanne, après les nabis qui ont dit : La peinture, ce n'est pas une fenêtre ouverte sur le monde ; la peinture, c'est une surface plane. Tout l'art moderne est basé la-dessus. Souvenez-vous de cette phrase de Mai 68 : Soyons réalistes, demandons l'impossible. Moi je dis : Soyons impossible, demandons la réalité. Et la réalité, c'est une surface plane, il faut faire avec."
Gérard Fromanger
Michel Foucault avait écrit un texte limpide sur l'artiste et disait de lui que le peintre "passe" les images ; "La peinture comme fronde à images.". C'est à ce moment là que l'on s'imagine le peintre armé de ses pinceaux comme d'un lance-pierres, jeter formes et couleurs, captant le réel pour l'envoyer sur sa toile. Pour capter le réel, il utilise la photographie(qu'il ne prend pas lui même) et plus particulièrement un outil appelé épiscope(une sorte de rétroprojecteur qui reproduit les images sur la toile, qu'il détourne au crayon pour peindre plus tard). Grâce à cette technique, la peinture ne dégouline plus, comme dans Mon tableau s'égoutte, 1966.
Mon tableau s'égoutte, 1966
En Mai 68, l'artiste redonne à la peinture une fonction politique et se rapproche de la figuration narrative(retour du figuratif contre l'abstraction). "On avait parlé à Godard de mes coulures rouges sur le drapeau et il a voulu me rencontrer. Il m'a invité chez lui et s'est assis à côté de moi. Il m'a fait attendre une heure en silence complet. Soudain, il m'a demandé : Comment tu as fait ? C'était très intimidant", cite l'artiste.
Le drapeau, 1968
"Quand il a vu le rouge déborder sur le blanc, il était totalement bouleversé. Il m'a dit : Tu veux pas faire du cinéma ? Et le lendemain, on a fait le petit film, Film-tract n°1968." Ce film de trois minutes muettes en 16 mm est d'une beauté symbolique de par sa diffusion forcément confidentielle, là où des activistes d’aujourd’hui en auraient fait un GIF animé qui aurait abondamment tourné sur les réseaux sociaux ... Une autre époque !
Film-tract n°1968
Au delà de son exposition très réussie au Centre Pompidou, ces coulures rouges débordant sur le drapeau français aujourd'hui, ne peuvent que nous faire penser aux événements du 13 novembre. Le peintre commente que "c'est une histoire très moche et triste pour la France aujourd'hui" et s'emporte en disant de "ne pas plonger dans le mal, dans l'horreur de ces connards de terroristes (...), de ces pisse-froid qui disent que tout va être pire. Il faut en profiter, car cela ne dure pas."
Car sept bénévoles travaillent ensemble depuis le fin novembre 2015 pour donner vie à une toute jeune association à but non lucratif : nancy curieux
Cette dernière se présente sous la forme d’un agenda évènementiel numérique et collaboratif regroupant le maximum d’évènements qui se déroulent au sein de la ville de Nancy et dans ses alentours.
L’idée n’est pas née d’aujourd’hui, Nancy Curieux est la descendante d’un collectif plus vaste englobant d’autres chefs-lieux, métropoles culturelles en expansion telles queColmar,Mulhouse, Metz, etStrasbourg, qui utilisent cette même interface virtuelle simple, libre d’accès, d’usages, participative et gratuite !
Nous avons rencontré deux des membres statutaires de l’association, Maxime et Hélène afin de comprendre la façon dont s’établit une telle coopération collective. Ainsi, l’organisation et la communication servent de piliers fondamentaux pour la cohésion du groupe, a-hiérarchique et d’interpénétration des compétences. D’ailleurs, le président, de par son état statutaire, dessine un autre point essentiel à l’association : l’équité.
En effet, tous possèdent la même volonté d’étendre l’accès aux évènements au plus grand nombre, allant de pair avec la promotion des artistes et organisateurs d’évènements locaux afin d’encourager les initiatives naissantes. Chacun des articles, classé visuellement selon des critères chronologiques et thématiques, révèle de ce point vue idéologique d’équité : composante qui apparaît donc fondamentale pour les bénévoles.
Toutefois, les évènements qui soutiendraient une cause antinomique à la leur (incitation à la haine ,ostracisation, etc.) sont soumises à unvote des membres de l’association, - du nombre de sept au total - tendant à l’unanimité.
L’aspect collaboratif est pour sûr une artère centrale du schéma organisationnel de la plateforme. Le quidam peut poster tout évènement, quel qu’il soit : concerts, manifestations, expositions, discussions, projections-débats, etc. Même rencontres sportives y sont inclues et participent au développement d’initiatives, vecteurs de lien social au sein de la vie culturelle locale. Durant l’entretient, à la question “Quelle est la place du jeu vidéo dans la culture ?, la réponse est :
« Tout est culture. Le jeu vidéo est capable de créer des évènements qui dépassent le cadre individuel (jeu en réseau, etc) mais qui, pour le moment, quotidiennement et localement, ne dépassent pas la sphère privée. »
L’aboutissement idéal étant que les responsables de lieux ou d’évènements intègrent leurs agendas à celui de Nancy curieux afin de se rendre plus visible sur la scène numérique, par exemple pour les Maisons de la Jeunesse et de la Culture. Le tout étant de développer un programmefleurissant et riche pour des organismes qui n’usent pas de stratégies communicationnelles, auprès d’un public nouveau.
Pour l’instant, les bénévoles optimisent chaque nouvelle rencontre, usent leur capital social pourdégotterdes rassemblements encore inconnus, tissent un réseau, et ratissent la Toile.
D’après les statistiques le site est consulté 300 fois par jour, dessinant une population mixte de jeunes adultes 18-35 ans partageant des intérêts sportifs, qui consultent en priorité les soiréesDJ comme profil type. “Aller à un évènement sans l’avoir posté avant… sincèrement c’est laloose !” exprime Maxime, président du projet.
Cette structure dont le squelette évolue, semble ouverte aux initiatives, à l’éducation populaire, d’usage démocratique. Confronter les avis, aborder de nouveaux horizons, tant musicaux, que relationnels ou même littéraires, des réflexions d’élargissements des formes proposées par le site, sont en cours.
L’association, totalement gratuite, rencontre déjà un certain succès. Sa totale gratuité l’empêche de pouvoir faire faillite et contribue à la logique horizontale de rapport à l’outil et ses “utilis-acteurs”, en ayant pour perspectives l’intégration des équipes de reporter bénévoles, et l’éventuelle mise en place d’un système de mécénat aidant à l’organisation de “curiosités” organisées par l’association pour un large public de curieux. Outil relevant du “creative common” qui s’empare des nouvelles technologies, qui ne demande qu’a être nourri pour transformer ce qui est écran en un point de contact développer le lien social, l’intelligence et la curiosité qui en découlent.
Si tu n’avais pas été là, je doute que des pompes nommées "Robert Haillet" se soient vendues à plus de 22 millions d’exemplaires à travers le monde. Car en effet, avant de changer de nom, les actuelles, sublimes et originales Stan Smith d’Adidas furent à l’origine le fruit de la réflexion d’un autre homme: Robert Haillet. Et voilà que suite à sa commercialisation en 1964, BAM, retournement de situation numéro 1. Changement de nom: la Robert Haillet devient la Stan Smith.
Champion !
Alors le numéro 1 mondial américain du tennis entre 1971 et 1973, l’homme porte ces baskets mythique sur le cour. Il vend tellement de rêve que l’on commence à voir le modèle aux pieds des punks des 80’s, des rappeurs de Run DMC, ou de Vincent Cassel dans La Haine de Kassovitz. C’est notamment le clip My Adidas des rappeurs en 1986 qui souffle sur le milieu du rap un vent d’amour et de paillettes blanches et vertes. Hu !
À tel point que le gentil Stan dira "Les gens pensent que je suis une chaussure" , malencontreusement victime de sa double personnalité. Le pauvre.
Stan Smith in person avec les précieuses
Ok, pardon.
Mais voilà. En janvier 2008, BAM, retournement de situation numéro 2. La SS, tant adulée et choyée par la street, ne sera plus commercialisée. OH MY GOD. Mathieu Le Maux, journaliste dans QG, nous fait part de sa déception: « Le manque? On le sent déjà, merci. On le vit mal? Bah ouais, comment veux-tu? Difficile de pas être vexé (quand on aime). Difficile de croire que tout s’arrête, tout bonnement. ». Ah, nul doute que les les japonais diraient la même chose si on leurs interdisait de manger des sushis, les kékés de porter du Burberry, et les américaines de porter des tongs.
Et si les gars d’Adidas s’étaient rendus compte, un matin, de la dangerosité de cette mode? Qui sait… En tous cas, ce que l’on constate, c’est que la réédition de la basket a plutôt eu l’effet Kiss Cool: deux fois plus de cool. Ca y est, elle est partout, même sur l’album de La Fouine, même à ma salle de sport, et même à Vittel.
Mais l’amour attise la haine… et avec un certain sarcasme teinté d’ironie puissance 10, on voit le compte Instagram Stansmithophobe atteindre les 10 000 followers et des parisiens monter une brigade fictive (le gang Anti-Stan Smith, ou ASS) combattant cette fichue basket dont le nombre ne cesse de croître en même temps que les chewing-gum écrasés sur les trottoirs.
Mh mh, ok, yeah yeah. Bitch.
C’est trop pour vous? Allez, tentez de vous mettre à la place de ces #rageux.
Voici quelques arguments qui peut-être, vous rendront plus indulgent.e envers ces personnes qui luttent pour la survie du bon-goût.
Garance Doré, bloggeuse mode, nous raconte comment elle est tombée amoureuse des SS dans son article "Let’s talk about…Hey Stan!" en mars 2014 que je vous invite à lire ici. Par la suite, ses lecteurs.trices lui répondent avec engouement, frénésie et parfois lucidité.
Laura, le 13 mars 2014, à 17:08 écrit:
Ouiiiiiiiii, ça vaut le coup de les avoir! Je ne suis pas du genre à vouloir avoir ce que tout le monde a, mais elles sont géniales ces baskets, un vrai basique, et elles vont avec tout!
Sev, le 13 mars 2014, à 17:45 écrit:
Je ne connaissais pas et je n’aime pas les tennis blanc flashy et ces grosses semelles, ca me fait penser à mes tennis Adidas dans les années 80 quand j’étais pré-ado (et je n’aime pas revenir en arrière).
Aurelia, le 14 mars 2014, à 20:16 écrit:
La Stan Smith est "wanted" , la paire de tennis blanche et verte est INTROUVABLE! (surtout en 38, malheureusement…).
C’est au tour de Julie, bloggeuse mode comme Garance, de nous parler des SS qu’on adore! Petit extrait de son article "Le pouvoir de la Stan Smith" publié un gris et triste dimanche de février 2015.
"Quand tout le monde a commencé à en porter, je n’ai pas ressenti le besoin d’en acheter. Même si je les trouvais jolies, je me disais que la partie baskets de mon shoesing était déjà assez remplie comme ça.C’est exactement ce qui s’est passé avec les Stan. J’ai l’impression que c’est le coup de baguette magique pour donner du style à un look qui peut paraitre trop simple de prime abord.
Alors voilà, je suis un mouton de panure, je le vis bien et l’assume à 200%. Après tout, je n’ai pas fait voeu d’avant-gardisme mais de porter ce qui me fait envie quand j’en ai envie, ça oui!"
Pour vous féliciter d'avoir supportées toutes ces fautes d'orthographes, en cadeau, l’intégralité de l’article ici.
Pour parfaire votre culture Stan Smith, et surtout si vous adoooooorez la coolitude extrême des filles qui portent des Stan Smith et boivent des frappuccino au lait de soja, allez vous rincer l’oeil sur cet Instagram.
Trop d'amour
2 ans plus tard, en 2016, le règne de la basket en cuir blanc n’est plus à prouver, il est à son apogée.
Un simple coup de marketing? Ou une alternative qu’à trouvé monsieur tout le monde pour se sentir moins seul, moins à l’écart de l’autre, moins différent? À notre époque où l’individu doit être une entité autonome et à part entière au milieu d’une masse oppressante d’autres comme lui, la ressemblance rapproche.
Dans son article "Faut-il interdire les Stan Smith?" paru en octobre dernier sur Slate.fr, Nicolas Santolaria justifie ce succès par l’esthétique vintage et la nostalgie du présent revenue dans le coeur des fashionistas et des modeux; tout en tranchant: "La Stan Smith est le parfait symptôme de cette société qui tient un discours de réinventions de soi au parfum d’authenticité mais qui se révèle être, en réalité, d’un conformisme absolu."
Le panel de choix sans précédent que nous avons à notre disposition ne ferait qu’engraisser une uniformisation des options vestimentaires.
"C'était mieux avant" pourrait ainsi être une punchline de la génération 2.0 qui kiffe les baskets mais pas le tennis, un peu comme les normcore, ces adeptes du style sans date et sans stress. GQ présente dans cet article les 10 essentiels à avoir dans sa garde-robe, que l’on soit un homme ou une femme, parce que quand on s’habille normcore, on s’en fout du swag. On veut du confort, et on a bien raison ! Le retour aux sources et à l'authentique est bien dans nos rues et dans nos dressings.
Salut toi ...!
Gontran, Kimberley et Gilbert en normcore
Ce qui est beau, dans tout cela, c’est la capacité d’une population à s’approprier et détourner un objet dans le but de se distinguer des autres. À vous de dire à mon petit frère s’il aura la classe avec une tente Ushuaïa cet été en festival parce qu’elle était moins chère que la Quechua.
Merci Stan ! Sans toi, le livre "Mainstream, enquête sur cette culture qui plaît à tout le monde" de Jacques Martel n’aurait pas tant de sens, et Adidas, pas autant d’argent.
La Réalité Augmentée (RA) et la Réalité Virtuelle (RV) sont
deux termes qui semblent très proche de par l’emploi de la notion de réalité,
ils sont certes liés par une même base mais ils concernent bien deux
technologies absolument différentes. Les définitions pour chacune d’elles sont
assez complexes puisque ce sont deux domaines transverses qui utilisent de
nombreuses technologies différentes. La définition simple qu’il est possible de
donner à la réalité augmentée est qu’elle vise surtout à ajouter des éléments
virtuels, tels que des objets, au monde qui nous entoure. Elle offre ainsi à
l’individu la possibilité d’être immergé dans un environnement mixte, à la fois
réel et virtuel. La réalité virtuelle consiste quant à elle en une simulation
informatique interactive et immersive destinée à permettre à une ou plusieurs
personnes une activité senso-motrice et cognitive dans un monde complètement
artificiel et numérique. Ce monde peut alors être imaginaire, symbolique ou
bien une simulation de certains aspects du monde réel.
Qu'est-ce-que sont véritablement la réalité augmentée et la réalité virtuelle ? En quoi consistent-elles ?
La réalité augmentée est un phénomène émergent du XXème
siècle principalement fondée sur des
systèmes informatiques, qui rendent possible la superposition d’un modèle 2D ou
3D à la perception naturelle que nous avons de la réalité, en temps réel. Il
s’agit alors d’effectuer une incrustation du virtuel dans le réel, en
commençant par la mise en place d’objets virtuels dans une séquence d’images.
La réalité augmentée s’applique notamment aux perceptions visuelles, tactiles
et auditives. Ce terme est depuis longtemps remis en question puisqu’il est
notamment apparu en référence à celui de « réalité virtuelle ». Il
faut aussi noter que ce n’est pas vraiment la réalité qui est augmentée mais
notre perception. L’expression de réalité virtuelle, quant à elle, peut
remonter à Antonin Artaud dans son œuvre Le Théâtre et son double (1938),
décrivant la théâtre comme tel. Elle est aussi proposée plus tard par Jean
Lanier, en 1985, pour désigner un espace de représentation réaliste, tri-dimmensionnel,
calculé en temps réel et immersif. Mais la notion semble encore plus ancienne,
esquissée par Platon dans son allégorie de la caverne et par René Descartes
dans le Discours de la méthode évoquant la première hypothèse que le témoignage
de nos sens pourraient n’être qu’une série d’illusions coordonnées par un
esprit malin, et la seconde hypothèse de l’existence d’une réalité objective
indépendante de nos sens. L’expression est donc jugée originale et qualifiée
d’oxymore car elle dévoile une apparente contradiction entre les termes. En
effet, le mot virtuel est devenu dans les médias synonyme de numérique et
immatériel, rendant commune cette définition. Or, « virtual » en
anglais signifie vulgairement « quasi », « virtual reality »
devant donc se traduire au sens littéral de « quasi-réalité ». Selon
le dictionnaire français, le terme de réalité lui-même ne serait pas opposé à
celui de virtuel mais à celui de fiction. Des auteurs tels que Pierre Levy ou
Gilles Deleuze précisent que le contrait du mot « virtuel » est
« actuel » et non pas « réel ». Le virtuel serait donc une
composante de la réalité, comme l’indique Maurice Benayoun, il serait « le
réel avant qu’il ne passe à l’acte » (sous-entendu avant qu’il ne
s’actualise). La formulation correcte serait ainsi la « virtualité
réaliste ». Dès la moitié du XXème siècle de nombreux auteurs de
science-fiction réalisent des récits autour de cette notion.
Comment se sont développées ces deux technologies aujourd'hui ?
La réalité augmentée n’est pas un concept récent bien
que cela soit un terme difficile à approcher à ses débuts. On parle ainsi plus
volontiers de réalité virtuelle, notamment avec l’invention de Morton Heilig en
1962 d’un casque équipé de capteurs, qu’il nomme Sensorama, simulant une balade
à moto dans la ville de New York. Ce n’est qu’en 1980 que l’on osera
véritablement parler de réalité augmentée grâce à Steve Mann qui propose l’un
des premiers vrais dispositifs opérationnel de réalité augmentée, nommé EyeTap,
un casque qui permet d’afficher des informations virtuelles devant les yeux de
son porteur. Le développement de ce dispositif s’est poursuivi jusqu’à pouvoir
le rendre aujourd’hui aussi léger qu’une paire de lunettes, l’exemple le plus
connu étant les Google Glass.
Il existe à présent plusieurs techniques,
employées afin de permettre la localisation du virtuel par rapport au monde
réel et de construire une véritable représentation à présenter à l’individu, de
2 mondes vus avec une même perspective. Les premiers logiciels de réalité
augmentée employaient notamment une caméra, avec un ordinateur et un écran,
mais avec la démocratisation des smartphones et du réseau 3G, le téléphone
devient la première interface de visualisation de réalité augmentée. La réalité
virtuelle fonctionne grâce à des interfaces sensorielles : visuelles,
sonores, tactiles, olfactives, et à simulation de mouvement. Cela permet à
l’utilisateur de percevoir véritablement un monde virtuel et d’y être immergé.
Pour interagir avec cet environnement virtuel, l’utilisateur peut employer des
interfaces motrices, tels que des capteurs de localisation, des interfaces
spécifiques de localisation corporelle et des interfaces manuelles motrices. Il
existe aussi aujourd’hui une interface à retour d’effort, aussi appelé
interface sensori-motrice, permettant d’interagir avec l’environnement virtuel
tout en le percevant simultanément.
Comment sont utilisées ces technologies ? Qu'est-ce-qui les oppose précisément ?
La réalité augmentée et la réalité virtuelle sont désormais
toutes deux employées dans des domaines très diverses. Dans le domaine de l’art
par exemple, la réalité virtuelle propose Workbench, un dispositif de table à
dessinavec un ou deux écrans, l’un à la
verticale et l’autre à l’horizontale à environ 1m du sol, et un système de
tracking à deux caméras ou plus, permettant un travail de conception simple et
à l’échelle 1 pour des prototypes virtuels de taille inférieure à 1m3, offrant
ainsi une immersion performante. Dans le cas de la réalité augmentée, elle est
employée notamment dans des œuvres comme celle nommée Augmented Man créée par
Didier Stricker, Torsten Fröhlich et Claudia Söller-Eckert, qui consiste en une
installation interactive, une vidéo stéréoscopique étant ainsi projetée sur le
mur, permettant au visiteur d’entrer en contact avec un homme virtuel qui
semble avoir des émotions, se rapprochant grandement d’une sorte d’hologramme.
D’autres interfaçage de réalité virtuelle ont ainsi été conçu :
-Une salle immersive sphérique ou cubique (CAVE,
Icube, SASCube) avec un écran de rétroprojection ou de projection directe
stéréoscopique et synchronisée, propose à l’utilisateur une immersion dans une
pièce où les murs, le sol et le plafond sont des images projetées qui
constituent un environnement géométrique cohérent. Un système de capture de
position du visiteur recalcule en temps réel la perspective de l’utilisateur
pour respecter son point de vue.
-Un système immersif nommé MOBILYZ, mobile et
modulable, constitué de 1 à 4 écrans, offre une qualité d’immersion identique
au système cité ci-dessus.
-Un écran stéréoscopique, avec ou sans tête
traquée de l’observateur permet à l’utilisateur de voir une scène virtuelle en
vision stéréoscopique. Deux points de deux images stéréoscopiques doivent ainsi
correspondre aux points de vue des yeux de l’observateur. Si la tête de
l’observateur est traquée, les images sont recalculées en temps réel pour
correspondre. L’utilisateur s’équipe grâce à ce système de lunettes
stéréoscopiques, l’Oculus Rift par exemple, qui cachent alternativement la
vision d’un œil puis de l’autre, l’ordinateur s’occupant d’afficher les images
correspondantes de manière synchrone.
La réalité augmentée est elle
aussi employée de manière très différente :
Education : il est désormais possible
d’apercevoir du contenu numérique dans les livres, grâce à l’utilisation de
flashcodes, qui permettent de faire apparaître des figures géométriques par
exemple, offrant un côté plus ludique aux mathématiques.
Loisir : la réalité augmentée est employée
dans des attractions pour grand public, comme au Futuroscope où a été
construite l’attraction Les Animaux du Futur en Avril 2008 par la société
française Total Immersion.
-Musique : l’album Live ! d’Alexx et
MoOnshiners a été conçu comme une eBoîte à musique, proposant un tag à
l’ouverture de l’album faisant s’afficher un jukebox en 3D sur l’écran du
téléphone qui permet l’écoute des morceaux, chacun associés à une animation
propre.
-Jeux vidéo : les concepteurs Stricker,
Klinker, et Reiners ont créée un jeu de morpion fonctionnant sur la base d’un
plateau de jeu classique auquel est intégré un écran virtuel avec seulement la
moitié des pions réels. L’utilisateur peut ainsi jouer « contre
l’ordinateur » qui lui emploi des pions virtuels en relief.
-Réseaux sociaux : Une application nommée PaperTweet3D propose un t-shirt tagué
devant lequel l’utilisateur de l’application doit passer sa caméra (l’appareil
photo du téléphone notamment), afin de faire apparaître le profil virtuel de la
personne portant le vêtement.
Patrimoine : L’application Archeoguide
offre la possibilité d’être guidé sur un site lors d’une visite, donnant des
informations virtuelles et auditives et reconstituant à l’écran le monument si
ce dernier a par exemple disparu.
-Industrie : Le logiciel Karma, conçu par
Steven Feiner, Blair MacIntyre et Dorée Seligmann, offre une assistance
sur une photocopieuse pour effectuer des opérations de maintenance simple,
faisant apparaître des éléments graphiques et textuels sur les éléments réels
qui composent l’appareil, indiquant les opérations à suivre.
-Tourisme : Les applications GPS, comme
WikitudeArTravel Guide, sur les smartphones proposent aujourd’hui, grâce à
l’emploi de la caméra, les lieux à visiter avec leur description.
-Médecine : l’emploi de la réalité augmentée
offre la faculté de voir directement à l’intérieur du corps du patient par
projection.
Mode : L’utilisateur de la réalité
augmentée peut, en tant que client, essayer facilement des vêtements sur
Internet, par l’intermédiaire de sa caméra qui capte l’environnement ainsi que
la personne elle-même pour lui ajouter sur l’écran les vêtements qu’elle
choisit, ou les accessoires. Il existe notamment des sites comme Zugara, Virtual Fitting Room, Face
tracking ou Virtual Makeup.